Deux
mains ont pris la clé des champs.
Le
voyage a commencé un matin de Septembre, à l’aube. Sur la pointe
des pieds, elles se sont échappées.
Sans
trop savoir où aller ni quoi faire, un peu l’appel du large,
quoi : aller voir ce qu’il y a de l’autre côté de
l’horizon, rencontrer toutes sortes de mains :
-des
mains de bébé bien potelées,
-des
mains d’homme charnues, trapues, qui empoignent la vie,
-des
mains d’artistes déliées, sensibles, expressives,
-des
mains de femmes longues algues caressantes ou petites nerveuses,
-des
mains âgées, tremblotantes, pleines de souvenirs,
-des
mains blanches, noires, métissées, colorées de taches de rousseur
ou pleines de poils.
Et
aussi, se permettre un voyage intérieur, à l’écoute de leurs
sensations.
« J’aimerais
tant jouer une symphonie à 3 voix, où bois, pierre et céramique se
répondent et vibrent au tempo de leurs cœurs, dit l’une,
-Alors,
on commence aujourd’hui », lui répond l’autre.
Elles
plongent depuis l’azur vers la forêt, sautent de branche en
branche et repèrent une liane merveilleuse, souple, suspendue sur un
galet de granit.
Si,
mi, la ré, sol, si mi la ré, sol, do fa, les mains virevoltent dans
une chorégraphie improvisée et les oiseaux reprennent à plusieurs
voix, magie de l’instant, caresse de la vie.
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